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Qu’on aille quérir ma fille la nonne.
Je vais mourir, et Dieu me pardonne ! »

Son fils et sa fille nuitamment
Vinrent, amenant le saint sacrement.

La vieille tressaillit lorsqu’ils entrèrent,
Et ses yeux révulsés se dilatèrent.

La vieille crispa ses doigts maigris,
La vieille hurla d’effroyables cris :

« Ah ! Miséricorde ! éloignez vite
Le saint sacrement, car je suis maudite.

J’ai mangé sans dégoût et sans remords,
Pendant le sabbat, de la chair de morts.