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Il serre son khandjar, il monte son cheval,
Et hop et hop il va galopant par le val.

— « Kostandi, Kostandi, je veux que l’on partage ;
Pour moi la belle part je veux de l’héritage.

— Sois donc heureux, mon frère, et n’aie aucun souci.
Pour toi la belle part, pour toi la mienne aussi. »

la bonté de son frère amollit son courage.
Le front sur les genoux, il sanglote de rage.

Il serre son khandjar, il monte son cheval,
Et hop et hop il va galopant par le val.

— « Ma sœur de l’eau, de l’eau que je lave ma lame
Du sang de ton mari, car il a rendu l’âme. »