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Il va trouver ses chevaux roux,
Tachetés comme une panthère,
Qui du sabot bêchent la terre,
La dent longue et l’œil en courroux.

— « Plus vite qu’un cerf dans la plaine,
Plus vite que l’aile du vent,
Bien avant le soleil levant,
Au bout du monde qui me mène ? »

Un vieux cheval, cheval pur sang,
Aux flancs meurtris de mainte entaille
Dans le combat et la bataille,
Hume la brise en hennissant :

— « Plus vite qu’un cerf dans la plaine,
Plus vite que l’aile du vent,
Bien avant le soleil levant,
Au bout du monde je te mène. »