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Les eunuques silencieux
Versent les liqueurs parfumées
Dans les fines coupes gemmées
Et dans les hanaps précieux ;

Tandis que pour charmer la fête,
Des esclaves de Bassora
Dansent au son du tamboura
Avec un sabre sur la tête.

Un oiseau rose, oiseau joli,
Oiseau qui parle, tel un homme,
L’on ne sait d’où, l’on ne sait comme,
Il entre et dit : « Agha Véli

Ta belle aux yeux et ta blonde,
Ta blonde aux baisers de carmin,
On va la marier demain
Au fils du roi de Trébizonde. »