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II


Sa main de noir gantée à la hanche campée,
Avec sa toque à plume, avec sa longue épée,
Il passe sous les hauts balcons indolemment.
Son pourpoint est de soie, et ses poignards superbes
Portent sur leurs pommeaux, parmi l’argent en gerbes,
La viride émeraude et le clair diamant.


III


Dans son alcôve où l’on respire les haleines
Des bouquets effeuillés, les fières châtelaines,
Sous leur voile le front de volupté chargé,
Entassent les joyaux, les doublons et les piastres
Pour baiser ses yeux noirs vivants comme des astres
Et sa lèvre pareille au bétail égorgé.