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sans que nous effacions la honte de l’outrage ?
Ces milliers de soldats, ces chefs au grand courage,
volant de toutes parts pour venger leur pays,
la fille de leur roi les aura donc trahis ?
Va-t-elle fatiguer, inutile, la rame,
les bras des matelots à cause d’une femme ?
Lorsqu’Artémis ordonne, ai-je la liberté
de refuser ma vie à la divinité ?
Venez, conduisez-moi, devant toute la Grèce,
sur le terrible autel de la fière déesse.
Venez, immolez-moi : je verrai sans horreur
se lever le couteau du sacrificateur.
Qu’on répande mon sang ; la terre de Phrygie
de ce sang virginal sera bientôt rougie ;
et partout l’on verra nos guerriers triomphants.
Ce sera mon hymen, mon époux, mes enfants.

LE CHŒUR


que ton âme est bien née,
fille d’Agamemnon, tu n’as pas mérité