Page:Monval - Recueil sur la mort de Molière, 1885.djvu/86

Cette page n’a pas encore été corrigée

62 L^OMBRE DE MOLIERE

pour se faire des envieux que pour s'acqué- rir des amis, il fut pourtant tousjours mon amy. Et si, sur la fin de ses jours, il cessa de Vestre,je veux que tout le monde sache que je ne cesse pas d'estre son estimateur*. C'est pourquoy je crois qu'on ne trouvera pas es- trange si, au milieu de tant de jaloux qui font vanité de remuer ses cendres et déchi- rer sa mémoire, fay pris le plus honneste parti. Je crois, Monsbigneur, que vous qui estes la générosité mesme ne desaprouvere\ pas ce petit effet de la piété de celujr qui, es- tant plus que tout le reste du monde obligé à la Vostre, sera tousjours,

Monseigneur, Votre tres-humbleet tres-obéissant serviteur

Dassoucy.

i. Le mot plaisait à Dassoucy : « Ayant Molière pour estimateur et toute la maison des Béjart pour amie », dit- il plus tard dans ses Aventures.