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PREFACE V

comédie de Brécourt, et nous devions éviter une confusion de titres.

Nous regrettons de perdre ainsi Voccasion d'étudier plus longuement le gai vagabond, le parasite fantasque, le joueur incorrigible auquel M. V. Fournel a consacré quelques pages excel- lentes dans ses Ecrivains oubliés du xvii c siècle. Théophile Gautier n'a pas daigné lui faire une petite place dans sa galerie de Grotesques; il a préféré V exécuter d'un mot : « le plat Dassoucy ». Nous n'acceptons pas plus ce jugement que celui de Despréaux, et nous croyons que Dassoucy a trouvera des lecteurs » tant qu'on aimera l'esprit gaulois, la bonne humeur, la naïveté mêlée de fantaisie, l'observation juste et l'expres- sion pittoresque. Il y a telle page des Aven- tures, celle du voyageur fatigué contemplant d'une colline le gîte où il va trouver « repas et repos )), qui nous semble un pur chef-d'œuvre, digne des meilleurs recueils de Morceaux clas- siques. Ce court récit, très imagé, fait penser à Jean-Jacques, avec une pointe de réalisme plantu- reux et sensuel qu'on ne trouvera pas chef Rous- seau; mais c'est, au même degré, le sentiment très vif de la nature, à une époque où les jardins de Versailles passaient pour le nec plus ultra de la beauté champêtre. Et, dans un genre bien diffé- rent, le poète, qui ne rêvait pas toujours d'éclan-

a.