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Madame Casa-Mayor, fort belle personne mariée à un riche espagnol, est l’auteur du Nœud Gordien, drame en cinq actes, en prose, donné avec succès le 5 novembre 1846.

Augustine Brohan naquit rue Saint-Thomas-du-Louvre, précisément sur l’emplacement de cet hôtel de Rambouillet où se déroule l’action de Mlle du Vigean. La fille de Suzanne, la sœur de Madeleine, la spirituelle soubrette élève de Samson, débuta dans Dorine à quatorze ans et demi. Le 1er mai 1849, au bénéfice de Mlle Mante, elle joua, pour cette seule fois, la duchesse de son proverbe : Compter sans son hôte, représenté d’origine à l’hôtel de Forbin-Janson, pour une œuvre de charité. Dix ans plus tard, Qui femme a, guerre a, autre proverbe signé d’elle, fut joué par Bressant et Mlle Fix à la représentation de retraite de Michelot. Les Métamorphoses de l’amour et Quitte ou double, n’ont été joués qu’à l’hôtel de Castellane et chez la baronne de Paraza.

C’est, encore grâce à un simple proverbe : la Diplomatie du ménage (7 janvier 1852) que nous rencontrons ici Mme Caroline Berton, la fille de Samson, mariée en 1842 à Francis Berton et mère du sympathique, jeune premier du Vaudeville.

En 1839, débutait dans l’Agnès de Molière une adorable blonde, élève de Samson, Aimée-Léocadie Doze, qui remporta surtout un succès de beauté. Devenue Mme Roger de Beauvoir, Mlle Doze renonça au théâtre, fit représenter l’Un et l’autre, comédie en un acte (5 avril 1852) et publia les Confidences et les Causeries de Mlle Mars, dont elle avait été l’élève et l’amie.

Nous arrivons enfin, après un silence de trente ans, au terme de cette longue nomenclature, c’est-à-dire au quarantième marbre de notre galerie féminine. Sera-t-il statue, buste ou simple médaillon ? C’est au public qu’il appartient de le décider. Mais qu’il nous soit du moins permis d’augurer favorablement des bravos chaleureux qui ont salué, jeudi soir, le nom nouveau de Mlle Simone Arnaud.

Georges Monval,
Archiviste de la Comédie-Française.