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Grèce antiques, le chat était considéré un animal sacré et c’était un crime de le tuer. À Thébes, la chatte était adorée sous le nom de Dame du Ciel, et la déesse Bubastis était une chatte autant qu’un léopard. Dans le Temple de Phylae, Pierre Loti nous a fait une description émouvante des nombreuses statues à têtes de chats, qui défiant la science des égyptologues, cachent dans la diversité de leurs attitudes le secret des religions disparues.

Pourquoi les hommes à cette époque d’une civilisation qui nous étonne encore, avaient-ils choisi le chat comme un symbole religieux ? Cet honneur lui vint, sans doute, de ce que les anciens plus observateurs que nous ou moins distraits par le ronflement continuel du modernisme progressiste et tapageur, prenaient plus généralement la peine d’étudier ces amis inférieurs et leur rendaient plus volontiers justice.

Le chat a une incontestable intelligence, sa patience est indéniable et il possède un sens de l’orientation qu’on ne songe plus à discuter. Quant à son affection, il la donne à bon escient. Plus fier que le chien, il ne subit pas sans rancœur les mauvais traitements. C’est ce qui a fait mettre en doute sa fidélité. Le chat s’éloigne avec ressentiment d’un mauvais maître, mais il s’attache sincèrement à celui qui le traite avec bonté.

Étant plus subtil et souple que le chien, étant doué par la nature de plus de moyens de se tirer d’affaires seul et sans protection de la part des hommes il est plus indépendant et ne manque pas de le prouver, si on lui inflige une punition. Ce brave animal, défiant par nature, ne se livre pas immédiatement, il réserve ses effusions, et ce n’est qu’après une longue