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Beaudelaire, comparant le chat au sphynx, a chanté :

« Les nobles attitudes
Des grands sphynx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin. »

Puis, c’est la chatte de Barbey d’Aurevilly, qui mange à côté de son maître, à table, et qui répond par un miaou attendri, lorsqu’il lui demande : « M’aimes-tu, Démonette ? » Cette petite bête intelligente et délicate manifesta un profond désespoir à la mort du génial écrivain. Elle ne voulait plus quitter le lit mortuaire et gardait dans ses yeux d’or une impressionnante expression de terreur et de tristesse.

Le chat d’Henri Rochefort, Kroumir, mourut de chagrin, dix jours après la mort de son maître.

Enfin, Renan, Coppée Anatole France, Catulle Mendès, Pierre Loti, Mérimée, Heine, Rollinat, Michelet, Hugo, Sainte-Beuve, Péladan, Dumas père, Maupassant, Flaubert, George Olinet, Huysman, Malarmée ont tous été des amis des chats, et plusieurs d’entre eux ont chanté le fidèle compagnon de nos foyers dans des pages qui sont comptées parmi les plus belles.

Ces noms distingués suffiraient à prouver que le chat est incontestablement un animal de bonne compagnie. Mais il a des titres de noblesse plus anciens encore : Chez les peuples de l’Égypte et de la