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C’était aux derniers jours de la belle saison,
Dans un chemin perdu, j’avançais avec peine ;
Le sol n’était pas sûr, une verte toison
Avait tout recouvert, et la marche incertaine
Sur la mousse hésitait. Puis, les rameaux tordus,
Qui pendaient jusqu’à terre, abritaient tout un monde :
Crapauds, lézards, rongeurs étaient là descendus,
Je ne vis nul oiseaux dans ce repaire immonde !
Non, mais une couleuvre un instant se dressa…
Je m’arrêtai surprise, inquiète, tremblante.
Sur la branche d’un pin, un écureuil passa,
Et sa vivacité même parut troublante.
Pourtant, malgré l’horreur que m’inspirait un lieu
Où le soleil semblait mesquin de sa lumière.
Mon pied s’aventura, craintif, en ce milieu…
J’aperçus les débris d’une maison de pierre…
La nature coquette avait mis une fleur
A ses murs délabrés… Souvent une ruine
Fait naître une légende : avaient-ils donc la leur,
Ces vestiges fleuris, par les soirs de bruine ?…
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