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Vous qui calomniez sans honte et sans scrupule,
Sans faire attention où portera le coup,
Et qui n’avez souci, de l’aube au crépuscule,
Que de parler sans cesse et de mentir beaucoup,
Vous ne savez donc pas que ceux qui vous écoutentOu
feignent d’écouter-vous couvrent de mépris
Et que plus qu’un serpent vos amis vous redoutent.
Personne ne vous aime et dès qu’on a surpris
Le fiel que votre cœur est toujours à répandre
On s’éloigne de vous avec un franc dédain.
A votre esprit borné qui donc fera comprendre,
Quand vous calomniez, qu’on peut être certain
Que votre victime est bien moins que vous infâme.
L’envie est votre mal et ronge votre cœur…
Et qui met la noirceur et la haine en votre âme ?
Ne le savez-vous pas ? c’est le diable moqueur
A votre hypocrisie il offre la besogne
D’amoindrir le prochain, vous êtes ses agents :
Il invente les faits, les allonge, les rogne
Et vous les colportez, esclaves obligeants.
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