Page:Montreuil - Les Rêves morts, 1927 (première édition).djvu/58

Cette page n’a pas encore été corrigée

Elle repose enfin, dans sa toilette blanche.
Son front de dix-neuf ans que la mort a touché,
Son front de pureté sur l’oreiller se penche,
Comme un beau marbre blanc sur des roses couché.
Et je viens près de vous, ce soir, pour parler d’elle
Vous avez, quelquefois, raillé ses rêves fous
Mais elle vous gardait une amitié fidèle
Et son cher souvenir à nous deux sera doux.
En t’en allant au ciel, ah ! comme tu fus sage,
Maud, l’amour qui brûlait en ton cœur de vingt ans
N’était pas de la terre, il était de ton âge…
Tu repris ton essor pour aimer plus longtemps.
Lui qui n’avait ici qu’une humaine espérance,
Si tu l’as retrouvé dans ton éternité
Vous vous aimerez mieux, s’il est une présence,
Vous vous aimerez mieux, dans la grande clarté.
Page cinquante-deux

nnnn