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Il était de race étrangère,
L’élu de la jeune Ywosa ;
Homaba, choisi par son père,
En rival heureux s’imposa.
Légère comme une bichette,
A l’heure où dorment les oiseaux,
Ywosa voulut, en cachette,
Consulter l’oracle des eaux :
Elle descendit à la plage
En se cachant à tous les yeux
Et, vive, pencha son visage
Sur le lac où brillait les cieux.
Mais elle croit ce qu’elle espère,
L’oracle parle dans son cœur,
L’édit n’en saurait être austère
Et son amour sera vainqueur !
Mais, qu’est-ce ?… un bras a pris sa taille,
L’enfant se dégage et s’enfuit ;
Elle supplie, elle bataille,
Homaba, jaloux la poursuit.
Le lendemain, dans son village,
On la chercha sans la revoir,
Il se fit quelque babillage,
Les langues savaient leur devoir : Perdre
une enfant, c’était bien grave,
Mais le cas devenait banal,
Quand d’un guerrier vaillant et brave
On redoutait le sort fatal ;
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