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Assise dans mon lit, derrière la fenêtre,
Je suivais au-dehors, ce combat de géants.
La nuit se retirait, l’aube venait de naître,
Doublant d’un reflet d’or les nuages changeants.
Le cèdre se brisa… d’une branche pendante,
Il balaya le sol, avant de s’y coucher.
Et, tel un titan las, qui s’endort sous la tente,
Il s’affaissa, soudain, et cessa de bouger.
Auprès de lui, le pin demeurait impassible !
La tempête parut concentrer ses efforts
Sur ce roi des forêts à l’allure invincible.
Et, soudain, je crus voir frissonner son grand
[corps…

Le soleil se levait sur ce matin morose,
Le pin, ô dieu vaincu, parut tout vêtu d’or.
Et fier, il s’écroula dans une apothéose !
Il avait, pour mourir, attendu le décor !
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