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Et quand au ciel montait la lune Le
bon génie alors parlait Quelque
amoureuse à la peau brune,
Mystérieuse s’en allait,
Se faufilant sous la feuillée,
Dans l’ombre qui la protégeait,
Inquiète, ou l’âme endeuillée,
Vers le lac qu’elle interrogeait…
Le génie avait le cœur tendre
Et plus souvent il consolait.
Sa bonté savait condescendre
Et se montrer quand il fallait ;
Lorsque trop fort soufflait la brise,
Il mettait un feston d’argent
Aux franges de la vague grise
Et son oracle était : « changeant ».
Quand la lune sous un nuage
Dérobait son grand œil moqueur,
Elle disait dans un mirage :
"O guerrier, tu seras vainqueur”.

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