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tège. Vous les évoquez domptés, maîtrisés par la Puissance humaine sortie des villes grouillantes pour lier par des chemins d’acier, les zones des terres nourricières au cœur sauvage des plus jalouses solitudes.

Je veur, pour donner une illustration de votre manière, citer ces vers qui sont bien à vous : Le bonheur était roi dans cet étrange monde Il régnait sans couronne et sans trône doré, et ces autres :

La forêt prit le deuil quand elle vit par terre Se tordre ses grands pins, et là-bas le Glacier Sous les feux du couchant eut un éclair de haine. Québec, rocher aussi, mais couvert de maisons et tout frémissant d’un souffle d’épopée, a su aussi vous parler. Vous nous dites sa voix française, vous nous chantez sa beauté douce, émouvante et pittoresque.

Quand l’automne à pas tents s’avance sur la mousse Notre ville coquette apparaît sans manteau : Ainsi qu’après le bal, assise à sa toilette, Une femme sourit à ses traits un peu las, Québec en corselet, sans poudre et sans voilette, Longuement se contemple au grand fleuve d’en bas. 11