Page:Montreuil - La vengeance d’une morte.djvu/87

Cette page a été validée par deux contributeurs.
86
contes et nouvelles

tantes, penchée sur la frêle enfance de sa sœur, veillant sur elle avec l’attention religieuse et soutenue d’un ange de Dieu dépêché auprès de la pauvrette.

Lorsqu’il s’éveilla, le soleil faisait jaillir des gerbes étincelantes des flacons étalés sur sa toilette, de la dorure, des cadres, des pommes en cuivre, du lit et semait des parcelles de diamants à tous les objets emplissant la chambre. Comme si son esprit eût pris une lumière à ce ruissellement, il s’écria joyeux : « C’est Paule que j’adore. N’est-elle pas la femme incomparable qui a su faire de sa sœur une autre femme supérieure ? »

Un gai refrain lui vint aux lèvres et, après son déjeûner, ce fut encore en murmurant une romance sentimentale qu’il s’engagea dans le sentier perdu conduisant à la maison de ses parentes.

Sur l’indication de la vieille bonne qui vint lui ouvrir, il alla, sans façon, surprendre les deux orphelines, assises à