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son voisin loisi

Dans les veillées, le brave homme aimait à causer de son sujet favori, et affirmait qu’il avait pris cette résolution de ne pas regarder les revenants, à cause de l’émotion qu’il avait ressentie, un soir, en voyant sortir de la peau d’un bœuf, un homme dont le nom aurait bien étonné la « compagnie », s’il l’avait divulgué. Mais Tânis était discret, et le nom de ce mécréant ne fut jamais connu.

Depuis quelques mois, cependant, le pauvre Tânis ne bavardait plus volontiers, il était devenu taciturne, et ses amis disaient, railleurs ou compatissants, qu’il avait mal aux cornes.

Or, un après-midi de fin d’été, un voisin accourut chez Tânis apporter la nouvelle que M.  Loisi venait d’être foudroyé par l’apoplexie.

— « Est-ce bien certain qu’il est mort ? » demanda Tânis. Et sur la réponse affirmative, son caractère de bon chrétien se confirma dans un geste de par-