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un lourd secret

la mémoire de mon père. Je pourrai, alors, porter avec fierté le nom modeste, mais sans tache qui était le sien. »

Pierre avait baissé la tête, et soudain Lucia vit qu’il pleurait.

— Ô mon ami, qu’avez-vous ? »

Et, d’une voix brisée, le jeune homme reprit : « Lucia, vous ne connaissez encore que la moitié de mon horrible secret, mais vous devez tout savoir. Auprès de l’homme assassiné, on avait ramassé un bouton de manchette brisé. Ce faible indice ne put rien apprendre à la police, mais moi, dans la description qu’on en fit, je reconnus l’un de ceux que j’avais donnés à Julien quelques jours auparavant.

Un horrible soupçon glaça mon cœur, mais espérant me tromper, je demandai à Julien pourquoi il ne portait plus ces boutons de manchettes. Il me regarda d’un air inquiet et méchant :

« Tu en as perdu un, » demandai-je en tremblant ?