rent les premiers chapitres de l’histoire que nous allons raconter, si quelqu’un se fût arrêté au hasard d’une rencontre, désirant savoir le nom du propriétaire de la première ferme à droite, en sortant du village, on lui aurait certainement répondu : « C’est Jérome Gravin, un bon garçon, pas riche ; sa terre est hypothéquée pour sa pleine valeur, et ça le rend un peu sournois : il s’imagine facilement que tout le monde se moque de lui ou le dédaigne. Il est violent, mais ce n’est pas un mauvais cœur. »
Et si la curiosité avait fait qu’on s’enquît de son voisin, on se serait empressé de dire : « On voit bien que vous n’êtes pas de la paroisse, car vous le connaîtriez, à cause de sa fille qui est un vrai rossignol. Elle n’a que quinze ans et chante déjà à l’église, le dimanche. » Un malin aurait peut-être ajouté : « On dirait même qu’elle a le don de rendre les jeunes gens plus dévots, car la