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la vengeance d’une morte

midi, comme il se chamaillait avec son petit frère, il est sorti en courant et est tombé sur la pierre. Il s’est fendu la tête ; que c’était effrayant à voir ! Il a fallu aller chercher le médecin. Je vous mens pas, il saignait comme un bœuf.

Il a battu la campagne toute la nuit et parlait sans cesse de la femme en deuil qui pleurait à la porte, sur la pierre. Il demandait de la chasser, et il vous appelait pour lui dire de s’en aller. Ça me fendait le cœur, et j’ai eu envie de venir vous chercher en plein cœur de nuit, et malgré la tempête qu’il faisait. C’est Pierre qui m’en a empêchée, parce qu’il ne pouvait pas rester seul avec un malade, éreinté comme il l’est. »

— « Quoi, votre mari est malade aussi ? » demandai-je avec quelque surprise, car je l’avais vu, la veille, bien portant.