Page:Montreuil - La vengeance d’une morte.djvu/109

Cette page a été validée par deux contributeurs.
108
CONTES ET NOUVELLES

Ô ses yeux restés ouverts ! ses pauvres yeux mignons !… Leurs paupières bleutées voilaient doucement l’émail à peine terni des prunelles qui conservaient dans cette ombre à la fois si profonde et si légère, un peu de leur limpidité ; parce que rien n’avait sali leur pureté divine sur la terre, l’ange du trépas semblait les avoir à peine effleurés de son aile… Et maintenant, ouverts à leur éternité, il y avait du ciel en eux.

Que voyaient-ils, les yeux du petit Jean !… Pleins de l’immense mystère de l’au delà, fixes dans une sereine extase, ils contemplaient sans doute quelque chose, bien loin, bien loin, par delà les noirs éthers… Dans quels abîmes allait donc se perdre ce regard qui venait des abîmes de la mort !…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Depuis des heures, notre nacelle glissait sur l’onde bleue de la rivière Lorette.