Page:Montreuil - Cœur de Rose et Fleur de Sang, 1926.pdf/99

Cette page a été validée par deux contributeurs.
105
NOËLA

En se reconnaissant les deux voyageurs eurent une exclamation de joie, car ils étaient compatriotes. Le nouveau venu n’était autre que Romain Leroy, qui s’en revenait vers son foyer rustique.

En route, il raconta au religieux ce qui lui était arrivé :

« Je m’étais aventuré dans la forêt avec deux jeunes gens de la nation des Sauteux. M’étant élancé à la poursuite d’un chevreuil, l’excitation de la chasse m’empêcha de considérer que je m’étais éloigné de mes camarades et que des Iroquois avaient été vus, peu de temps auparavant, rôdant non loin de notre territoire.

Lorsque je fis cette réflexion, je n’eus pas le temps de mettre à profit la pensée de prudence qu’elle me suggéra, car trois robustes sauvages se jetèrent sur moi et, en un instant, me ligotèrent et m’emportèrent vers le poste anglais. Cette constatation me rassura, car je