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NOËLA

ments des Indiens, il en parla à Romain, dont il était l’ami :

« Tout le mal vient des calomnies que les Anglais répandent sur notre compte, lui dit-il ; les Sauvages sont crédules et ne nous connaissent que d’après la triste réputation que nos ennemis nous ont faite auprès d’eux. De sorte qu’ils nous tiennent pour des gens sans honneur, capables de toutes les infamies. »

— « Il faudrait donner un démenti à messieurs les Anglais, en prouvant aux indigènes que nous sommes tout autres qu’on nous a représentés, » ! répondit Leroy.

— « Oui, mais cela ne peut être que l’ouvrage du temps, et en attendant de nous mieux connaître, les Sauvages nous trahissent. Nous ne sommes plus en sûreté qu’avec ceux qui, ayant vécu près de nous, sont bien renseignés sur nos intentions à leur égard. »

— « Il faut aller vivre chez les Sauvages, » répliqua le jeune homme, d’un ton déterminé.