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CONTES ET NOUVELLES

eût répondu à sa pensée, Kahita vit le capitaine Lovack s’élancer vers la forêt, poursuivi par un Sauvage, qui brandissait son tomohack, en poussant des cris épouvantables. Vive comme un écureuil, l’Indienne dégringola de sa cachette et courut au devant de son ami ; mais avant qu’il pût la voir, le Sauvage lança son arme, qui atteignit l’Anglais à l’épaule et le renversa sur le sol. À ce moment Kahita était auprès de lui : « Donne-moi ce prisonnier, » dit-elle au Sauvage, en se plaçant entre sa victime et lui.

Mais, surpris et narquois, il répondit :

« Kahita a trahi le secret de ses dédains pour les jeunes guerriers de sa race ; je sais maintenant pourquoi elle a refusé d’entrer dans mon wigwam : son cœur était au visage pâle. Je suis généreux, ajouta l’homme cruel, et j’offrirai cette belle chevelure à Kahita, le jour où elle sera revenue de sa folie et donnera sa foi à l’un de sa nation. »

Le guerrier se pencha, saisit les che-