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CŒUR DE ROSE ET FLEUR DE SANG

Mais Asborn et Bonnell n’avaient pas atteint l’extrémité de la rue, qu’un long cri de terreur passa sur le village tout entier : « Les Sauvages ! les Sauvages ! » Et de tous les coins d’ombre sortaient des faces hideuses, de tous les bosquets surgissaient des bras armés du redoutable tomahawk. Les habitants, affolés, s’élançaient de leurs maisons, que les Indiens envahissaient déjà, où s’y barricadaient, sans se préoccuper du sort de ceux qui restaient à l’extérieur.

L’attaque avait été si rapide et si sournoisement préparée, que personne n’avait deviné la présence des Sauvages tapis partout dans la brousse. Mme Bonnell, en voulant fuir avec sa fillette, reçut en plein visage un coup de hache, qui l’étendit morte sur le seuil de sa maison. L’assassin prit l’enfant des bras de sa mère et l’emporta.

M. Asborn, qui avait échappé au massacre comme par miracle, en se traînant sur le ventre sans être vu des assaillants,