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LES CADEAUX DE NOËL

vénérable ami ne se fera nul scrupule de verser ta fine liqueur dans ce gosier profane. »

— « Hein !… j’aurais donné douze peaux de castor et porté ces bouteilles sur mon dos pendant des semaines, pour régaler un vulgaire sauvage ?… Ne dis pas de ces bêtises, Thomas, car je serais tenté de jeter les bouteilles dans la neige. »

— « C’est cela qui en serait une bêtise, Maxime ; à la moindre tentation de ce genre, préviens moi et je mettrai ton vin en sûreté dans mon coffre », répartit Thomas, en se frottant la poitrine.

Tout en devisant, les deux amis avaient fait un bon bout de chemin. Ils eurent une exclamation joyeuse : « Du feu, là-bas ! un campement ! »

— « Nous aurons de la compagnie pour la veillée de Noël, » ajouta Maxime.

— « Oui, et si l’on ne nous mange, nous mangerons » conclut Thomas. « Quels oiseaux sont nichés là, nous ne savons.