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CONTES ET NOUVELLES

compris que j’étais un gibier qu’on était venu chasser pour le compte de nos ennemis. Je ne devinais pas ce que me voulaient les gens du sieur Burnett, mais je pouvais être assuré, au moins, qu’ils ne convoitaient pas ma chair pour en faire un plat du dimanche. Cela suffit à me rasséréner, car tant qu’il y a vie, il y a espoir, et j’étais bien décidé à ne pas prendre racine chez les Anglais.

Ceux-ci étaient renseignés sur mes faits et gestes ; ils avaient compris le rôle que j’étais venu jouer chez nos alliés et avaient pensé que le plus sûr moyen d’y mettre un terme était de m’enlever de la place.

Je trouvai au poste d’Oswégo un de mes cousins maternels, qui, étant officier, avait été l’instigateur de la petite tragédie dont j’étais l’objet. Il avait pensé que notre parenté et beaucoup d’alléchantes promesses me feraient changer d’allégeance. Et le brave garçon voulait mettre au profit du commer-