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ACADÉMICIEN

Je garde comme un souvenir très précieux la photographie autographiée d’Albert Premier qu’un courrier déposait le lendemain à mon hôtel.

Des professeurs m’entourent et me font compliment sur mes œuvres. Devant ces propos émanant de collègues, je ne me retins pas de confesser que je n’avais pas d’œuvres à mon acquis. « Mais, me dit l’un d’eux, il n’importe, vos œuvres, ce sont vos élèves. » Mot béni, absolvant, que je n’ai jamais oublié.

Je serre des mains, je vois le Père Lamarche, quelques prêtres canadiens, des compatriotes, nos grands amis les Quintin. Puis le vide se fait. Nous sortons seuls du Palais, ma femme et moi. Rien autour de nous que le bruit du boulevard sous un soleil ardent. Nous montons dans un taxi. C’est fini.

***

Nous visitons en partie la Belgique. Le voyage est vite accompli, le circuit bouclé en quelques heures.

Bruxelles d’abord, qui s’est singulièrement agrandi depuis le premier séjour que j’y faisais au début du siècle : mais son vieux cœur de pierre, ses profils moyenâgeux demeurent et nous retiennent. Nous prenons plaisir à nous perdre dans des rues anciennes où s’abritent des ombres délicieuses et les silences complices de la rêverie. Elles nous conduisent par des détours encerclants, vers les prodigieux monuments, témoins de la puissance des grands bourgeois communiers. La rue Royale nous ramène au Palais du Roi, au Parc, et au Palais des Académies.

Des amis nous conduisent vers le bois de la Cambre, la forêt de Soignes et Waterloo. L’es-