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ACADÉMICIEN

zype, me rencontre à l’hôtel. Il m’explique le déroulement de la cérémonie. Il y a double réception : celle de Salverda de Grave et la mienne. Figure ouverte, esprit large, c’est un charmant causeur. Nous devisons littérature, et nos propos expriment les mêmes préoccupations. Nous pesons les chances des lettres d’expression française hors de France. Le foyer de la Romanie que dessinait Barrès garde sa puissance et son éclat de source : mais les centres plus ou moins éloignés que son rayon féconde ont aussi leur vitalité propre qui n’est pas toujours reconnue. Elle germe d’un esprit renouvelé par le milieu.

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La séance a lieu au Palais des Académies devant un auditoire tout de même assez nombreux où je distingue, au milieu de personnalités belges, des compatriotes, entre autres l’honorable Philippe Roy, M. Godefroy Langlois et, revêtu de sa soutane blanche, le révérend père Antonio Lamarche, qui fit de cette réunion belgo-canadienne un récit chaleureux.

Malgré la présence du Roi, qui occupe la loge officielle, le protocole se déroule de façon tout à fait démocratique. Autour du président, les récipiendaires, leurs parrains et le secrétaire perpétuel prennent place sur la scène derrière une longue table que recouvre un tapis vert. Les membres de l’Académie les encadrent. « Pas de costume, pas de bicorne ni d’épée, et pas de roulement de tambour », observait Paul Guth dans un reportage sur une double réception récente. C’était ainsi en 1924 ; mais je ne m’arrêtais pas à ces détails. Comment aurais-je établi cette comparaison avec l’Acadé-