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ACADÉMICIEN


Je reçus en 1923 une nouvelle qui me ravit et me surprit tout à la fois, celle de mon élection à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.

J’étais fort loin de m’y attendre : je n’avais pas posé ma candidature. Je sus bientôt que les règlements la bannissent et que les académiciens belges choisissent librement leurs collègues.

L’Académie était fort jeune. Elle avait été fondée en 1920 par Albert 1er , sur la proposition de son ministre des Sciences et des Arts, Jules Destrée.

L’ancienne Académie royale de Belgique, organisée en 1772, par Marie-Thérèse d’Autriche, souveraine des Pays-Bas, comprenait bien une section des lettres mais les attributions de la nouvelle Académie furent mieux précisées. Elle est chargée de toutes les questions qui intéressent la langue et la littérature françaises. Elle comporte une section de littérature composée de vingt membres belges et de sept membres étrangers ; et une section de philologie où siègent dix membres belges et trois membres étrangers.

J’avais été élu au titre littéraire. Je faisais partie du premier effectif étranger, en sorte que, dans mon discours, je n’aurais pas de prédécesseur à louer. Je projetai de le consacrer à la langue que nous parlons, qui est la langue française issue de l’Île de France et de montrer com-