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MINISTRE PLÉNIPOTENTIAIRE

et Trafalgar Square me paraissent peu de chose, pour être si célèbres. Je me familiariserai plus tard avec Londres lorsque j’aurai l’occasion d’y séjourner à loisir. Pour l’instant, je n’en puis voir le déploiement ni en apprécier les richesses.

Je suis descendu au Ritz. Mon installation est somptueuse. Difficile, paraît-il, de trouver quoi que ce soit à Londres en ce moment à cause de l’« Ascot Week», la semaine des courses. Sir Charles Gordon a fini par me procurer cette immensité, pour deux jours.

Après des heures calmes le premier jour, quelle agitation le lendemain. À la remorque de Sir Charles, j’ai entrepris des tas de courses : Banque de Montréal et ministères.

Nous déjeunons avec M. Larkin, le haut commissaire canadien, ami personnel de Sir Wilfrid Laurier, de Dandurand, de Béland, de Bureau. Moitié écossais, moitié irlandais. Cela fait un mélange très curieux et presque latin. Il m’a beaucoup plu.

À cinq heures, Lloyd George nous attend pour la fameuse photographie et je revois avec plaisir mes collègues de Gênes.

Je rentre rapidement à Paris pour prendre aussitôt le chemin de la Hollande.

***

Trente nations étaient présentes à La Haye. Les États-Unis, priés de se joindre à la Conférence, avaient décliné l’invitation. La délégation britannique, dirigée par Sir Philip Lloyd Greame, dont j’avais apprécié à Gênes l’affabilité souriante et la largeur d’esprit, comprenait des délégués du Canada, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, de l’Inde. Je représentais notre pays. Gênes avait