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SOUVENIRS

devaient adapter leurs programmes aux exigences de l’heure en ce qui concerne le civisme, la politique — prise dans son sens large — et la sociologie. J’en avais de bonnes raisons si l’Université de Montréal venait d’organiser une École des Sciences sociales, économiques et politiques.

Je ne reprends pas ce texte qui a été publié en anglais et en français ; mais je voudrais souligner ce que je disais du civisme. Au fond, ma secrète ambition était d’exprimer notre conception des humanités et notre fidélité à la culture générale dont nous prisons la valeur, de même d’ailleurs que Cambridge et Oxford.

Voici donc :

Plus que jamais la nation réclame des citoyens, des hommes qui se plient à l’ensemble du devoir social. Les complexités et les dangers de notre civilisation où la recherche du bien-être et de la fortune prédomine, l’égalité politique et l’accession du peuple à la conduite des affaires publiques, les répercussions du développement économique qui a engendré de nouvelles misères et atteint l’homme dans sa vitalité ; tout cela, joint à un égoïsme tenace, exige que les membres de la communauté s’unissent pour arrêter les excès, remédier aux maux, sauvegarder le principe moral de la société.

Tout le monde est appelé au civisme. « Si vous aimez votre pays, faites-lui, en votre personne, le cadeau d’un bon citoyen. » Cette pensée d’un Ancien marque quel cas on faisait autrefois du citoyen et la part que l’on donnait à la formation du caractère.

Qu’est-ce donc qui nous donnera, au delà de la famille et de l’école primaire où ces pensées gardent la même valeur, la culture propice à l’éclosion du civisme ? — L’humanisme total, fait de