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DÉLÉGUÉ UNIVERSITAIRE

dont le Père connaît les aspirations. Il est heureux que le Gésu ait conservé son privilège. Puis il est question de tout. Des difficultés qu’ont les Jésuites devant l’affluence des inscriptions : le Supérieur général est obligé d’interdire de recevoir trop d’élèves. Les Pères n’y pourraient pas suffire. Il croit à un regain du catholicisme, et au succès que connaît partout la formation classique et religieuse : il pense que nous serons bien accueillis à Oxford, car les Anglais recherchent une doctrine. Nous prenons congé, enchantés de ces échanges d’idées dans une atmosphère si sympathique.

***

Seul dans ma chambre, je m’abandonne à quelques minutes de repos. On frappe à ma porte : avec un sourire illuminé, le chanoine Chartier me tend la lettre nous conviant à l'audience privée que nous accorde le Souverain Pontife, le 22 juin, à midi quinze.

Le grand jour arrivé, nous nous rendons au Vatican dont nous visitons les principales pièces en attendant l’heure de l’entrevue. La Chapelle Sixtine est livrée aux artistes qui en poursuivent la réfection : mais il nous reste les Loges de Raphaël et la splendeur des musées.

Impression vive, malheureusement trop rapide : je voudrais retenir l’ensemble et le détail d’une richesse inouïe, me livrer à ce rendez-vous de tous les arts. Que n’en ai-je le loisir ? Ce sera pour une autre fois. Je n’emporte qu’un soupçon, un désir déçu et pourtant comblé. Le regard s’ingénie à pénétrer l’harmonie des couleurs, les draperies des marbres, le sceau de l’art sur la pureté de la matière.

De ce trésor, où l’on dit que se rencontrent