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SOUVENIRS

« auquel il est reconnaissant », il s’y rendra. Il est foncièrement pour nous.

Il veut bien parapher sa photographie, qui lui rappelle des jours lointains : « J’étais plus jeune alors. C’était le Congrès. » Il s’informe, comme chacun, de Mgr  Bruchési, désolé de le savoir malade. Tous, à Rome, le veulent italien : « Vous prononcez Bruchési, c’est Brukési qu’il faut dire. E uno Italiano ». Chose certaine, ses origines et son charme lui ont valu la conquête de Rome.

Monseigneur Benedetti, nommé nonce au Mexique où il se rendra en passant peut-être par le Canada, a manifesté le désir de nous entendre. Esprit ouvert, très influent à Rome où l’on répète qu’il a l’oreille de Benoît XV, il nous reçoit avec la meilleure grâce et nous assure de son agissante sympathie.

Il nous reste une dernière visite : le supérieur général des Jésuites, le révérend père Ledokowski.

Démarche qui s’impose. On sait le rang que certains supérieurs généraux tiennent dans la hiérarchie romaine. Si je ne m’abuse, ils touchent au Sacré Collège, sans en être : ils en prennent la suite, en quelque sorte, et leur influence, fortifiée par l’esprit et le nombre, est considérable.

Nous nous rendons au Collège germanique. Sur une cour intérieure se raidissent des corridors étroits dont les murs sont ornés de portraits sévères. Une sorte d’antichambre. Une porte. Le Supérieur général paraît, la main tendue. C’est un charmant homme, très simple et fort affable, chez qui l’on reconnaît tout de suite l’élégance et la finesse de son origine polonaise.

Nous parlons assez longuement de l’Université