Page:Montpetit - Souvenirs tome III, 1955.djvu/24

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
24
SOUVENIRS

la morale » ; et sur la collaboration des laïcs à l’œuvre universitaire.

Nous saluons, en passant, Monseigneur Sinibaldi, joyeux, volontiers taquin. Il a plusieurs titres à notre anxiété. Archevêque et recteur du Collège portugais dont les élèves ceinturés de leurs couleurs nationales rentrent à l’instant, il est secrétaire de la Congrégation des études qui siège au Palazzo delle Congregazioni. Il nous y attend bientôt. Verrons-nous ses dossiers ?

Nous pénétrons chez Monseigneur Caccia Dominioni, le nouveau Maître de chambre. Des délégations de gardes nobles, des princes et des chevaliers viennent le féliciter. Tout ce monde est dans la joie. Nous de même : on vient de nous apprendre que Sa Sainteté Benoît XV nous recevra en audience privée le 22 juin.

Nous voici à la Propagande, au cœur de Rome, chez le cardinal Laurenti. Il est tout neuf, si j’ose dire. Il vient d’être appelé au Sacré Collège, ce qui provoque un incident amusant. Je lui demande en lui présentant sa photographie, qui est un peu sombre, de signer sur un coin qu’éclaire un reflet de la pourpre. « Ce n’est pas la pourpre encore, explique-t-il ; je vais de ce pas chez le photographe Felici ». Tant mieux : cela me fera un cardinal « sans l’être tout en l’étant », comme on disait à Paris.

C’est un humble, heureux sans doute de ce qui lui arrive : très affable, recevant lui-même, se déplaçant ici et là. Il a été professeur du Chanoine. L’accueil en est réchauffé. Très pris, il nous remet au lendemain pour traiter des affaires de l’Université. Malheureusement, nous ne le reverrons plus que quelques minutes, le temps de lui promettre l’envoi de nos documents.