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SOUVENIRS

sol, de la forêt à la terre labourée. Le même spectacle t’attend dans les régions d Ottawa, du lac Saint-Jean ou de Chicoutimi, et dans le nord de la province : partout où s’accomplit notre conquête volontaire et tenace.

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Les champs cachent les bêtes sauvages que l’on voit peu : un écureuil, un crapaud, un lézard, une couleuvre, c’est à peu près tout ce que tu apercevras. L’animal que l’homme chasse se protège. Il est prudent et prend le bois. Cependant il t’arrivera de distinguer les oreilles vives et les pattes à ressort d’un lièvre qui, pour changer de fourré, traverse un chemin. Le renard est plutôt rare. Le loup se porte l’été au plus profond de la forêt. Tu distingueras parfois dans le sous-bois une perdrix ou la fuite d’un chevreuil. L’ours se paie quelquefois une balade au pays des humains. Il s’arrête, interroge le sentier et repart de son balancement comique. On le dit peu méchant. N’y vas pas voir de trop près. Redoute surtout l’ourse qui garde son petit.

La liste n’est pas épuisée. Je n’ai rien dit de la fouine, du putois, du castor ni du rat musqué, ceux-ci, animaux ingénieux dont tu reconnaîtras les chantiers humides.

L’hiver, beaucoup d’animaux se terrent. Ils vivent de leur graisse en dormant jusqu’à ce que le printemps les réveille.

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J’aime les oiseaux, mais peut-être comme toi, sans leur donner de nom. Je ne parle pas de la basse-cour, pour sûr. Je sais tout de même ce que sont un coq, des poules, des canards et des oies,