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DÉLÉGUÉ UNIVERSITAIRE


Mes nouvelles fonctions me conduisirent à Rome.

L’Université de Montréal avait obtenu du Saint-Siège un rescrit et, du Gouvernement de la Province, une charte civile. Elle était donc munie d’un double sceau, catholique et canadien-français. Elle pouvait fonctionner comme institution. Il lui restait à recevoir la complète consécration de Rome sous la forme d’une bulle. Cela supposait des démarches qui nécessitaient la visite de représentants chargés de ses intérêts.

Ils donneraient des précisions, écarteraient peut-être quelques ombres, répondraient à des objections toujours possibles et révéleraient, par leurs paroles et leur présence même, le caractère de la nouvelle institution en instance auprès des Congrégations romaines.

Un congrès des Universités de l’Empire devant avoir lieu à Oxford au mois de juillet 1921, il fut entendu que deux des délégués de l’Université, le chanoine Chartier et moi-même, se rendraient à Rome avant d’aller en Angleterre. Après une traversée des plus agréable, tout animée de la joie de revoir l’Europe après la coupure de la guerre, nous touchions Londres au passage pour atteindre Paris, puis Rome.

La route qui mène de Paris vers l’Italie enchante les yeux et l’esprit. La Côte d’Or, de Dijon à Ambérieux, est un jardin vallonné, planté d’arbres, criblé de toits, rouges sous le soleil. Puis,