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MON NOUVEAU POSTE

recteur, accepta l’idée que nous lui soumettions, quelques collègues et moi, d’établir une École des sciences sociales, économiques et politiques. Son cœur d’apôtre avait toujours voué aux problèmes sociaux une attention ardente. Il apporta à notre projet l’appui de son autorité.

L’École ouvrit ses portes en septembre de la même année. Son nom indiquait au public les intentions des fondateurs et l’orientation de l’enseignement.

Quelles étaient nos intentions ? Quel rêve formions-nous dans notre jeune enthousiasme ? Nous souhaitions une grande école, du type de l’École des sciences politiques de Paris ou de la School of Political Science de Londres. Ces écoles sont spécialisées : elles rattachent l’ensemble des études à une préoccupation de haute politique. Mais était-ce réalisable chez nous ? L’Université fondait d’autres institutions : elle voulait être utile au grand nombre, couvrir un domaine varié, répondre à tous les désirs légitimes, faire beaucoup de peu.

Nous avons adopté le type des Instituts organisés par les Universités catholiques de France et de Belgique et pourvu ainsi à nos besoins immédiats. C’était une expérience nouvelle en Amérique. Elle réussit, et Ottawa, puis Québec suivirent notre exemple.

Le premier Conseil de l’École des sciences sociales était formé par Son Excellence Monseigneur Georges Gauthier, M. Léonidas Perrin, p.s.s., M. Léon Mercier-Gouin, M. Jean Désy, M. Arthur Surveyer, le docteur J.-A. Baudouin, et moi-même, qui le présidais comme directeur de l’École.

C’est aussi le premier corps professoral, bientôt augmenté du Révérend Père Ceslas Forest,