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L’INSTITUT SCIENTIFIQUE


Une figure d’animateur préside à la fondation de l’Institut scientifique franco-canadien, celle de Louis-Janvier Dalbis, dont seule la mort a détruit le sourire et tari l’enthousiasme.

Détaché en 1920 du Collège Stanislas de Paris vers notre jeune Faculté des sciences, il était professeur à l’Université de Montréal. Mais il gardait le souvenir de son cher Montpellier natal dont l’accent teintait joyeusement sa parole, et des ciels du Midi qu’il retrouvait chez nous, plus froids sans doute mais aussi profonds.

Grand voyageur, il retournait chaque année dans son pays et sa méditation s’attardait entre le Canada qu’il avait appris à aimer et ses sources françaises dont il vivait intensément.

Il conçut l’idée d’établir entre la France et le Canada français un lien nouveau qui fût stable et profond. L’Alliance française assurait depuis longtemps le rayonnement de la pensée française dans le monde : le Comité France-Amérique recherchait, pour les intensifier, les raisons d’amitié jaillies du passé entre la vieille tradition française et la jeune Amérique. Ces deux initiatives, si heureuses en soi, laissaient le champ à une œuvre qui établit un commerce prolongé nous permettant de surprendre et de retenir le secret des méthodes propres à notre esprit.

Dalbis sollicita et obtint au cours de l’année 1925 les adhésions nécessaires. À la requête de notre recteur, Mgr Piette, de M. Dalbis et de moi-