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SOUVENIRS

L’accueil se précise aussitôt : on nous a ménagé un petit appartement boulevard des Invalides.

Je m’y blottis dans un silence propice. Je dispose près de moi les dix petits dossiers où j’ai placé le plan de chaque leçon et quelques pièces essentielles, car, on le pense bien, je n’étais pas démuni.

Je m’étais préparé dans une sorte de fièvre. J’avais lu beaucoup — beaucoup trop — me noyant dans des documents officiels plutôt que de faire large part aux évocations. J’avais bâti un projet en accumulant des notes sur chaque sujet que j’entendais traiter : puis, j’avais bravement réduit ces notes à un schéma dont je confiais le développement à l improvisation. C’était audacieux : mais sauf quelques lignes, j’avais renoncé à écrire. J’étais d’autant plus gêné par la situation à laquelle je m’étais contraint que — je ne fus pas long à m’en rendre compte — la Sorbonne est un salon ouvert : on y entre, on en sort au gré de sa fantaisie : et on y reste si l’orateur plaît.

***

Le cours aura lieu le mardi, à dix-sept heures, à l Université, rue des Écoles, dans l’amphithéâtre Richelieu. Je viens de recevoir l’invitation permanente qui porte au verso, sous le titre Programme, la date et le sujet de chaque leçon :

10 mars : La terre canadienne.

17 mars : La France au Canada.

24 mars : Sous le drapeau britannique.

31 mars : L’Europe en route vers le Canada.

21 avril : La concentration politique : d’un océan à l’autre.

28 avril : Les temps nouveaux : le Canada au travail.