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PARIS 1913

à laquelle on accédait par de longs escaliers et des prodiges de résistance musculaire, était pleine à déborder. Les étudiants, comme d’habitude, occupaient les galeries qu’ils animaient de mouvement et de gaieté.

De hauts dignitaires ecclésiastiques, des personnalités du monde des lettres et des professions libérales avaient pris place dans l’auditoire. Les journaux de l’époque mentionnent quelques noms. Je relève ceux de M. Émile Chartier, professeur au Séminaire de Saint-Hyacinthe, et de M. Lionel Groulx, professeur au Collège de Valleyfield : deux prêtres qui s’imposaient déjà à notre public.

Le président de la soirée, Mgr Bruchési, me passa la parole. L’auditoire, le voisinage du Père Louis Lalande qui possédait Veuillot à fond, mon sujet, plus difficile à mes yeux que celui dont j’avais traité quelques mois plus tôt devant des Parisiens, tout cela m’intimidait fort.

Je m’excusai d’abord de mon incompétence : lorsqu’on m’avait demandé cette conférence, je ne connaissais guère de Louis Veuillot que l’admirable article de Jules Lemaître. J’avais lu, au hasard d’une bibliothèque, les Couleu-