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tres, disparu aussi, Alfred de Foville, citait — pour en démontrer la fausseté par l’élégance de sa parole — cette phrase que l’on attribue à M. Thiers : « L’économie politique est une sorte de littérature plus ennuyeuse que les autres ». Jugez de mon embarras si je dois, devant des Parisiens et, je le répète à mon tour, devant des Parisiennes, parler du Canada sans doute, mais aussi de ce que l’on a appelé avec irrévérence « une science vieille fille », l’économie politique.

L’essor économique du Canada oblige notre population à accomplir de nouvelles conquêtes. La tâche est lourde. Si le pays est riche, si la nature est généreuse et ne compte pas ses dons, il faut mettre à jour ses ressources et les multiplier. C’est d’ouvrir un continent qu’il s’agit. Travail de géant, dur assaut. Le combat se poursuit, audacieux, sans répit : les succès ne l’arrêtent pas, les échecs l’animent.

Au sortir des luttes anciennes, lorsque la Confédération eut apporté un régime de paix propice au travail, on établit des voies de communication pour créer un lien entre les parties extrêmes de ce pays immense. Des raisons nationales exigeaient que l’unité du Canada