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et la foi. Cette race forte s’était multipliée au milieu de grandes difficultés ; et elle avait obtenu que l’on respectât ses droits. De cette attitude séculaire, farouchement gardée au delà de l’océan, la France, qui est traditionaliste sous « ses allures révolutionnaires », tire orgueil. Elle obéit à ses morts qui parlent du fond de son âme. Le Canada français, comme l’Alsace et la Lorraine, reste fidèle ; mais combien cette fidélité est émouvante au Canada, après une séparation de cent soixante ans, et sous la constante menace de la solitude. N’est-ce pas, pour la plus grande France, une leçon de confiance et d’espoir ?

La suite se perdait sous les fleurs que me valait peut-être ma ferveur pour la culture française mais surtout mon titre de professeur dans une université française d’Amérique. Il me fallait bien un piédestal : j’étais heureux qu’on l’empruntât à l’Université Laval.

Après avoir remercié le Comité France-Amérique, La Canadienne et l’École des Sciences politiques, j’exprimais l’admiration des Canadiens pour le président de la soirée.