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SOUVENIRS

d’une voix claire ces mots que l’auditoire cribla d’applaudissements : « Canadiens, lorsque la France aura des ailes, elle s’empressera de voler vers vous ».

Côté Canada, M. F.-D. Monk, le Principal Peterson, le docteur E.-Persillier Lachapelle et M. Gonzalve Desaulniers prirent la parole. Le discours de M. Desaulniers, qui savait mettre tant de grâce et de souplesse dans ces propos de circonstance, fut très remarqué.

Le lendemain les délégués se rendaient au Hunt Club, où sir Montagu Allan les avait invités. Les convives avaient été répartis par groupes. La table réservée à Louis Blériot était ornée de petites cartes en forme d’aéroplane. Comment ne pas céder à la manie de demander un autographe ? M. Blériot s’exécute de bonne grâce et signe d’un paraphe élégant, qui semble une chose prête à s’envoler. Puis, il dit les espoirs de la France, comment elle organise sa défense aérienne : et nous ne savions pas ce qu’il fallait admirer davantage, de son amabilité ou de sa modestie.