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SOUVENIRS

ches superposées des calcaires et des grès portent de lourds conglomérats. Des menhirs penchent, comme d’énormes lambeaux d’écorce rigide. Des éboulis ont projeté entre deux murailles des charretées de terre brune et meuble. Le lit vide d’un torrent garde des teintes mauves. La hauteur d’un abîme, recourbé en bec d’aigle, retient, lancé dans le vide, un arbre éperdu, promis aux vagues d’automne. Une chute glisse sur des marbres. Et la côte descend vers les sables du Coin du banc où travaillent des pêcheurs insouciants.

D’ici, quelle synthèse ! Le créneau du Donjon domine toutes les splendeurs que l’on retrouve d’un seul regard. Le Pic de l’Aurore n’est plus qu’une falaise. La ligne des cimes, jetée dans l’azur, conduit au Rocher. Au fond, la terrasse de Barachois où passe un train de théâtre. En face, la pointe Saint-Pierre et, dans la mer, l’Île du plateau piquée d’un phare. Le flot forme la corde de l’arc.

La barque qui nous ramène fait bouger le décor. Cette chute, vue de loin, est un filon de quartz. Sur le mur du Donjon, le cintre d’une porte. La Grande coupe est un coup