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JOURS DE REPOS

tachement à la cause française demeure vivace. Ils vont et le jour et la nuit sur la mer, « montagneuse, voyez-vous, Monsieur, comme la terre ». Le long des courants, ils pèchent la morue avec une longue ligne alourdie d’un plomb.

Des experts, sur la grève, éventrent le poisson, en tirent le foie. La morue est séchée, puis expédiée au monde entier. Combien les pêcheurs en retirent-ils ? Cela dépend. Il y a de bonnes années ; on subit des pertes. La pêche peut coûter le filet. Et le moteur mange et se blesse.

Je recueille en passant les légendes de ce peuple songeur. Elles sont jolies : les aurores boréales qui sont des marionnettes venues danser au son du violon ; la pêche miraculeuse où Saint-Pierre saisit un poisson entre le pouce et l’index : « Le poisson, Mam’zelle, a gardé les empreintes, et voilà comment on distingue, depuis, l’églefin de la morue… »

Le Rocher ! Il donne son nom à la côte, et à tout le pays. Long de quinze cents pieds,