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LA PORTE D’OR

sant prendre l’habitude des sacrifices nécessaires.

L’instruction ne tendit plus à former des spécialistes à outrance, ni de purs savants sans culture générale. Le spécialiste est un isolé ; le savant ne saurait se passer des autres, pas plus le médecin du sociologue que l’ingénieur de l’économiste. On voulut que le professeur de carrière vît sa tâche allégée. Rivé à l’enseignement, il est forcé de négliger le travail d’invention et de réflexion et n’ajoute rien au patrimoine qu’il a acquis pour les autres. Il doit vivre. Tout en le retenant à l’université, où ses leçons prendraient plus de valeur et d’intérêt, les autorités, grâce à des fondations, lui procurèrent le loisir de l’effort personnel, le moyen de poursuivre la recherche scientifique qui, seule, développe le capital intellectuel de la nation.

Plus que jamais la science promettait d’être active. Combien d’auteurs n’aurait-on pas mentionnés, qui prêchaient l’organisation scientifique et l’utilisation méthodique des forces, de toutes les forces d’un pays ?

Ces idées étaient dès lors à la mode. Nous